Donald Trump: un échange avec le président libérien suscite la controverse
Le président américain Donald Trump a accueilli ce mercredi cinq chefs d’État africains à la Maison-Blanche, à l’occasion d’un déjeuner officiel. Cette rencontre, organisée dans un contexte de réduction de l’aide américaine au développement en Afrique, visait à renforcer les relations économiques et commerciales entre les États-Unis et le continent.

Parmi les dirigeants présents figurait le président libérien Joseph Boakai, dont le pays entretient des liens historiques avec les États-Unis. Fondé en 1821-1822 par l’American Colonization Society (ACS), le Liberia a longtemps bénéficié d’un appui stratégique et financier de Washington. À ce jour, l’aide américaine, en particulier via l’USAID, représentait jusqu’à 2,6 % du revenu national brut (RNB) du pays, soit la proportion la plus élevée d’assistance américaine dans le monde.
Lors de son intervention, le président libérien a salué les relations bilatérales. « Le Liberia est un ami de longue date des États-Unis et nous sommes reconnaissants de votre engagement en faveur du développement économique et du commerce », a-t-il déclaré.
La réponse du président américain a cependant provoqué une vague de réactions. « Merci… et dans un si bon anglais. Où avez-vous appris à parler de manière aussi belle ? Où avez-vous étudié ? Au Liberia ? », a lancé Donald Trump.
Des propos jugés condescendants par de nombreux observateurs, d’autant plus que l’anglais est la langue officielle du Liberia depuis sa fondation, en raison justement de son héritage américain.
L’échange, capté par les caméras et largement relayé sur les réseaux sociaux, a suscité de vives réactions aux États-Unis comme en Afrique. Certains internautes y ont vu une méconnaissance des réalités historiques du continent, d’autres une maladresse diplomatique dans un moment de fragilité des relations entre Washington et plusieurs capitales africaines.
Cette rencontre intervient alors que l’administration Trump affiche sa volonté de repenser la politique américaine en Afrique. Le président américain a en effet affirmé sa volonté de « passer de l’aide internationale au commerce », annonçant un recentrage des partenariats sur les investissements économiques.


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