Écarté de la présidentielle d’octobre 2025 par le Conseil constitutionnel, Laurent Gbagbo a entamé, mercredi 10 septembre, une série de consultations politiques. L’ancien chef de l’État a reçu à Abidjan Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI). C’est la première rencontre officielle entre les deux hommes depuis le retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire en 2021.
L’entretien, annoncé par le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), s’est déroulé en présence de proches de Gbagbo, dont Assoa Adou et Hubert Oulaye. Selon le communiqué, les discussions ont porté sur la situation politique nationale, notamment sur la décision du 8 septembre qui a invalidé 55 des 60 candidatures déposées. Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan figurent parmi les recalés, pour insuffisance de parrainages et, dans le cas de Gbagbo, absence d’inscription sur la liste électorale.
Au-delà du fond, cette rencontre a une portée symbolique forte. Rivaux depuis la crise interne du FPI en 2011, Gbagbo et Affi s’étaient jusque-là contentés de signes d’apaisement sans jamais se retrouver officiellement. Leur face-à-face est perçu comme un pas vers la décrispation et un signal de rapprochement des forces d’opposition à quelques semaines de l’échéance électorale.
Laurent Gbagbo a également reçu des délégations du PDCI-RDA et de Générations et peuples solidaires (GPS). Ces échanges visent, selon le PPA-CI, à « analyser » la décision du Conseil constitutionnel et à envisager des stratégies communes face au scrutin. Aucune décision n’a encore été annoncée, mais les différents partis saluent une initiative jugée nécessaire dans un contexte politique tendu.
Âgé de 80 ans, acquitté en 2019 par la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo était revenu en Côte d’Ivoire en 2021. Sa candidature, perçue par ses partisans comme le symbole de son retour en politique active, a été rejetée, suscitant la colère du PPA-CI, qui dénonce un « déni de démocratie ».