Un jeune conducteur de taxi-moto, suspecté de liens avec des groupes armés, a comparu le lundi 26 mai devant la chambre correctionnelle de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Il est poursuivi pour appartenance à une organisation terroriste, une accusation qu’il rejette, tout en reconnaissant certains faits compromettant.
Arrêté à Kalalé, dans le nord-est du Bénin, l’homme est soupçonné par le parquet spécial d’avoir fourni du carburant et d’autres ressources à des cellules terroristes opérant dans la région. Lors de sa comparution, assisté d’un interprète en raison de sa langue maternelle (le peulh), il a déclaré qu’il n’est pas un terroriste mais juste un transporteur.
Le prévenu ne nie pas avoir rendu service à ces groupes armés, notamment en leur livrant du carburant et en transportant à plusieurs reprises des armes et des munitions, dissimulées dans des bidons de 25 litres. Il affirme toutefois qu’il ignorait la véritable identité de ses clients au début.
« C’est après avoir vu certains d’entre eux armés que j’ai compris. Mais j’ai continué, parce que j’étais payé. », a-t-il confié selon des propos rapportés par Banouto.
Le ministère public a estimé que les faits révélés relèvent du droit criminel, et non d’un simple délit correctionnel. Il a ainsi demandé à la Cour de se déclarer incompétente, ouvrant la voie à un renvoi devant une chambre criminelle. Le délibéré sur la compétence juridictionnelle est attendu pour le 2 juin 2025.