C’est un texte qualifié d’historique par ses promoteurs. Ce vendredi 4 juillet 2025, les députés béninois ont adopté à l’unanimité la loi n°2025-16 portant Vision de développement du Bénin à l’horizon 2060. Une feuille de route ambitieuse qui vise à structurer, sur plusieurs décennies, l’action publique et les politiques de développement du pays.
Portée par le gouvernement et soumise à l’examen de la Commission du plan et de l’équipement, présidée par le député Lambert Agongbonon, la nouvelle vision repose sur 32 articles répartis en six chapitres. La séance plénière, conduite sous l’autorité du président de l’Assemblée nationale Louis Vlavonou, marque un tournant stratégique.
Selon le rapport présenté aux députés, la loi a pour vocation d’instituer une planification rigoureuse du développement, de prévenir les ruptures de cap entre les gouvernements successifs, et d’offrir un cadre de référence stable à toutes les politiques publiques.
Des principes fondateurs et des organes de suivi
La Vision 2060, qui remplacera dès le 1er janvier 2026 la précédente Vision Bénin 2025 Alafia, repose sur sept principes directeurs : responsabilité éthique, équité, inclusivité, redevabilité mutuelle, subsidiarité, gestion axée sur les résultats, et partenariat renforcé.
Pour piloter cette vision sur le long terme, deux organes sont institués : une commission de prospective intégrée au Conseil national de planification, et un secrétariat technique permanent, également rattaché à ce Conseil.
Un mécanisme de revue quinquennale est prévu pour garantir un suivi continu. Ce processus sera coordonné par le Conseil national de la planification, doté d’une autonomie de gestion.
Une « boussole » pour l’avenir
Le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, qui a salué le vote comme un acte fondateur, y voit une « boussole de long terme » pour le Bénin. « C’est une loi qui dépasse les gouvernements et les alternances. Elle engage le pays vers une stabilité stratégique », a-t-il déclaré à l’issue du vote.
Avec cette adoption, le Bénin affirme sa volonté d’inscrire son développement dans le long terme, en se dotant d’un cap structurant et partagé. Reste désormais à traduire cette vision dans les faits, à travers les politiques publiques des décennies à venir.