Alors que les incidents se multiplient en mer Noire, où se côtoient les forces de l’Otan et de la Russie, l’armée américaine a annoncé avoir envoyé un navire de guerre supplémentaire dans la zone.
La 6e flotte américaine a annoncé ce jeudi avoir envoyé en mer Noire, le navire de transport USNS Yuma pour assister les forces de l’OTAN qui mènent des exercices militaires dans la zone, sous le regard très observateur de la Russie qui effectue également des vols d’entrainement dans cette région.
«L’USNS Yuma a commencé son transit vers le nord et la mer Noire pour opérer avec alliés et partenaires de l’Otan», a annoncé la 6e flotte américaine via Twitter ce jeudi 8 juillet.
L’armée américaine participe depuis deux semaines à des manÅ“uvres militaires Sea Breeze aux côtés de l’armée ukrainienne et d’autres pays de l’OTAN. 5 000 militaires et 30 navires d’une trentaine de pays sont impliqués dans ces exercices. L’US Navy a déployé à cette occasion son destroyer USS Ross.
« Ces exercices » qui se déroulent « dans la partie nord-ouest de la mer Noire, dans trois régions d’Ukraine (…), sont destinés à maintenir la paix et la stabilité dans notre région », a souligné le commandant de la flotte ukrainienne, Oleksiy Neizhpapa.
Un avis que ne partage pas Moscou qui mène également des vols d’entraînement dans la zone. Des exercices qui ont pour but de contrôler les activités des navires de Sea Breeze qui patrouillent dans cette partie, a signalé le ministère russe de la Défense.
L’ambassade russe à Washington a de son côté fait remarquer que l’ampleur qu’a pris ces exercices militaires en mer Noire augmente le risque d’incidents involontaires entre les forces en présence et a appelé les Etats-Unis et leurs alliés à renoncer aux opérations militaires d’entraînement dans la région.
Plusieurs incidents dans la zone
Le 23 juin dernier, la flotte russe a effectué des tirs de sommation pour arrêter un navire de guerre britannique qui est entré dans ses eaux territoriales près du cap Fiolent, a annoncé ce mercredi le ministère de la Défense. Le bâtiment, un destroyer HMS Defender, opère dans les eaux de la mer Noire depuis le 14 juin 2021 en prévision des manÅ“uvres navales Sea Breeze que l’armée ukrainienne a entamé le 28 juin avec les États-Unis et d’autres pays de l’Otan.
Une accusation rejetée en bloc par la Grande Bretagne qui a parlé d’«un passage inoffensif dans les eaux territoriales ukrainiennes, conformément au droit international», niant tout tir de sommation qu’a essuyé le navire anglais, tel qu’annoncé par la Russie.
Récemment, une frégate italienne était entrée dans la zone, ainsi que le destroyer américain USS Ross, dont les déplacements au large de la Crimée ont été surveillés par des chasseurs russes Su-30SM. Selon la Défense russe, le bâtiment se trouvait à proximité des eaux territoriales russes avant de changer de cap.
Pas de 3e Guerre mondiale
Des incidents qui continueraient encore davantage mais cela n’irait pas jusqu’à déclencher une nouvelle guerre, selon le président russe, Vladimir Poutine. «Vous avez dit que le monde était au bord d’une guerre mondiale. Bien sûr que non. Même si nous avions coulé ce navire, il serait encore difficile d’imaginer que le monde serait au bord d’une Troisième Guerre mondiale, parce que ceux qui le font savent qu’ils ne peuvent pas sortir victorieux de cette guerre», avait souligné l’homme de 68 ans qui fait son troisième mandat à la tête de la Fédération de Russie depuis son retour aux affaires en 2012.