L’Algérie a appelé jeudi, le royaume du Maroc à retirer ses troupes de la zone tampon clé au Sahara Occidental. Un appel lancé à la suite de la nomination par les Nations Unies, d’un nouvel envoyé dans la région.
Mercredi, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a nommé le diplomate chevronné Staffan de Mistura comme représentant au Sahara Occidental dans le cadre du règlement du conflit de longue date entre le Polisario (soutenu par l’Algérie) et le Maroc. Cette nomination intervient après que les deux protagonistes ont rejeté une douzaine d’autres candidats, laissant le poste vacant pendant longtemps. A la suite de cette nomination, l’Algérie a jugé inutile que le Maroc maintienne encore ses troupes dans la zone dite tampon.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a noté « avec intérêt » la nomination de Mistura, et a appelé au retrait des troupes marocaines déployées à la fin de l’année dernière dans la région de Guerguerat, à l’extrême sud du territoire, ont indiqué les autorités algériennes citées par The New Arab. Le Maroc avait en effet, envoyé des militaires dans la région après que les combattants du Polisario ont bloqué une autoroute clé menant à la Mauritanie. Le Polisario considère cet envoi de troupes marocaines pour ouvrir la route, comme une violation d’un accord de cessez-le-feu de 1991.
La « démilitarisation de cette zone (…) est la pierre angulaire de tout processus politique crédible visant à trouver une solution pacifique au conflit », a déclaré le ministère algérien. Il a déclaré que l’Algérie soutenait les efforts de paix de l’ONU et a exprimé l’espoir que De Mistura puisse « relancer des négociations directes et sérieuses entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc afin de parvenir à une solution garantissant que le peuple sahraoui puisse exercer librement et authentiquement son droit inaliénable à l’autodétermination. »
L’ONU considère le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole, comme un « territoire non autonome », mais le Maroc le considère comme faisant partie intégrante de son territoire et insiste pour que sa revendication de souveraineté soit reconnue dans le cadre de tout accord de paix. Le royaume contrôle environ 80 pour cent du territoire en grande partie désertique, qui possède des réserves minérales et un accès à de riches pêcheries de l’Atlantique, ainsi qu’une route commerciale potentiellement stratégique reliant le Maroc aux marchés d’Afrique de l’Ouest.
Rabat a proposé un plan d’autonomie mais le Polisario insiste sur un référendum sur l’indépendance comme le prévoit l’accord de cessez-le-feu de 1990. Les relations tendues du Maroc avec l’Algérie se sont détériorées depuis que Rabat a remporté l’année dernière la reconnaissance par Washington de sa souveraineté sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations avec Israël. L’Algérie a rompu le 24 août ses relations diplomatiques avec le Maroc, l’accusant d' »actions hostiles », notamment d’avoir utilisé la technologie israélienne pour espionner ses responsables, a débouté le Maroc. Un mois plus tard, il a interdit les avions marocains de son ciel.