Zul Kifl Salami est une figure éminente du Bénin, réputée pour son engagement politique et son rôle de catalyseur dans le développement économique national. Ancien ministre et économiste chevronné, il a consacré sa carrière à servir la nation et à attirer des investissements majeurs en faveur du Bénin. Récemment, il a été honoré sur la scène internationale pour ses décennies d’efforts en matière de coopération économique arabo-africaine, recevant à Riyad un trophée d’excellence qui consacre « le parcours singulier de cet homme qui aura mis son expertise au service de la coopération arabo-africaine ».
Né en 1946 au Bénin, Zul Kifl Salami s’illustre très tôt par ses brillants résultats académiques. Élève au collège protestant de Cotonou puis au lycée Béhanzin de Porto-Novo, il remporte de nombreux prix d’excellence (notamment en mathématiques, chimie, allemand) et se distingue comme l’un des meilleurs de sa génération. Cette soif de savoir le conduit ensuite en France, où il intègre l’École nationale des Mines de Paris puis l’École nationale du pétrole et des moteurs. Il se spécialise en ingénierie de ciment, posant ainsi les bases d’une expertise technique solide. Poursuivant toujours plus loin ses études, Zul Kifl Salami obtient enfin un doctorat en sciences économiques à l’Université de Californie. Sa thèse, qui propose « une nouvelle stratégie et un nouveau mécanisme pour relancer le développement économique des pays africains », témoigne déjà de son ambition de contribuer au progrès du continent.
Fort de sa formation prestigieuse, Zul Kifl Salami rentre au pays et embrasse une carrière politique sous le signe du développement. Dès les années 1980, il occupe des postes de responsabilité au gouvernement. Il est nommé Ministre du Plan, de la Stratégie et de l’Analyse économique, puis exerce également les fonctions de Ministre d’État chargé de la Planification et du Développement, où il pilote la vision stratégique de l’économie nationale. Son expérience et son expertise lui valent aussi d’être le représentant du Bénin (souvent appelé gouverneur) auprès de grandes institutions financières internationales. il siège ainsi au Conseil des gouverneurs de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et de la Banque islamique de développement.
Zul Kifl Salami participe activement aux organes de coopération régionale et internationale – membre du Conseil des ministres de l’Union monétaire ouest-africaine, de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, et de la CEDEAO – signe de son engagement à inscrire le Bénin dans le dynamisme africain. Cette carrière riche le mène même au-delà des frontières béninoises où il a, à un moment donné, servi en tant que ministre d’État en Centrafrique, preuve de la reconnaissance internationale de ses compétences.
Sur le plan politique national, Zul Kifl Salami a tenté de mettre son leadership au service du pays en briguant la magistrature suprême. Candidat indépendant à l’élection présidentielle de 2006, il propose aux Béninois sa vision d’un développement inclusif, obtenant des milliers de suffrages. Dix ans plus tard, il renouvelle cette démarche en se présentant de nouveau à la présidentielle de 2016, s’appuyant sur sa réputation de technocrate pragmatique et patriote. Bien que ces tentatives n’aient pas abouti à la présidence, elles ont renforcé son image d’homme politique dévoué et compétent, respecté par ses pairs. En témoignage, lors de sa campagne de 2016, des personnalités de premier plan – tels l’ex-président de l’Assemblée nationale Adrien Houngbédji ou le ministre Albert Tévoédjrè – ont salué ses réalisations aux côtés des présidents Kérékou et Boni Yayi, et reconnu « [sa] capacité à sortir le Bénin de l’ornière » grâce à son expérience et ses relations internationales.
Architecte du développement économique et financier
Au-delà de la politique politicienne, c’est surtout par ses contributions économiques que Zul Kifl Salami s’est illustré comme un bâtisseur pour le Bénin. Docteur en économie, il met son expertise au profit de projets concrets de développement. Sa carrière prend un tournant décisif lorsqu’il devient Directeur de projet pour la construction de la cimenterie nationale dans les années 1970, peu après la création de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). Chargé de mener à bien la Société nationale des Ciments du Bénin (Sonaci), il réussit ce chantier industriel stratégique, tout en conseillant parallèlement le président Mathieu Kérékou sur les questions économiques et en enseignant les mathématiques à l’université d’Abomey-Calavi. Ce succès remarquable attire l’attention des bailleurs arabes. Impressionné, le président de la BADEA de l’époque lui confiera d’autres missions de développement, y compris hors du Bénin (par exemple en Guinée), lançant ainsi une longue coopération entre Zul Kifl Salami et les fonds arabes.
Par la suite, le Dr Salami s’affirme comme l’architecte et le moteur de financements d’infrastructures majeures par le biais des banques et fonds arabes, aussi bien au Bénin qu’à l’échelle africaine. Grâce à son entregent exceptionnel, il parvient à tisser des liens étroits avec de hauts dirigeants du monde arabe. Il est même parvenu à faire venir au Bénin des personnalités de premier plan telles que le prince saoudien Mohammed Al-Faisal (figure pionnière de la finance islamique) ou l’investisseur Al-Walid bin Talal, l’un des hommes d’affaires les plus en vue au monde. Ces visites historiques ont eu pour effet de braquer les projecteurs internationaux sur le Bénin et d’y stimuler l’intérêt des investisseurs étrangers, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités économiques.
Les efforts de Zul Kifl Salami se traduisent donc par des résultats tangibles pour le développement du Bénin. Au fil des années, il a contribué à mobiliser des financements massifs pour divers projets structurants. Parmi ses réalisations marquantes, on peut citer :
- Énergie – Obtention d’un financement d’environ 85 milliards de FCFA (soit 119 millions d’euros) auprès de la BID pour la construction d’une centrale électrique dual fioul-gaz à Maria Gléta, afin de résoudre la crise énergétique et soutenir l’activité économique. Ce projet, mené en procédure d’urgence à la demande des autorités, illustre son efficacité à rallier les bailleurs sur des dossiers complexes.
- Approvisionnement stratégique – Négociation et signature d’un accord de 90 milliards de FCFA (150 millions USD) pour financer un programme d’importation de produits pétroliers et d’engrais, sécurisant ainsi des ressources vitales pour l’économie béninoise.
- Microfinance – Appui à l’octroi de 32 milliards de FCFA (50 millions USD) par la BID pour la phase II du programme de microcrédit aux plus pauvres, contribuant à la lutte contre la pauvreté et à l’inclusion financière des populations défavorisées.
- Enseignement supérieur – Obtention d’environ 95 milliards de FCFA pour la création de deux nouvelles universités (l’Université d’agriculture de Kétou et l’Université polytechnique d’Abomey), investissement significatif mis au service de l’éducation et de la formation des futurs cadres du pays. Zul Kifl Salami a toujours insisté sur le fait qu’« il faut investir dans l’éducation pour bâtir une Nation économiquement et moralement solide », un principe qu’il a appliqué dans ses actions.
- Infrastructures routières – Finalisation du financement du bitumage de la route Tchaourou–Bétérou–Frontière Nigeria, incluant la construction d’un pont sur l’Okpara, pour un montant d’environ 45 milliards de FCFA. Ce projet désenclave une région clé et facilite les échanges commerciaux, illustrant l’impact de son plaidoyer en faveur des infrastructures.
Chacune de ces initiatives démontre le rôle central qu’a joué Dr Salami dans l’accès du Bénin à des ressources financières internationales. Même lorsqu’il n’occupait plus de fonction gouvernementale directe, son patriotisme et son sens du devoir l’ont poussé à continuer de « se battre pour un Bénin meilleur », mobilisant ses relations et son expertise pour le bien public. Sa détermination est résumée par sa devise : « Tant qu’il reste à faire, rien n’est encore fait » – une philosophie qui l’a amené à sans cesse initier de nouveaux projets jusqu’à leur aboutissement.
Contributions sous la présidence de Patrice Talon
Lorsque Patrice Talon accède à la présidence en 2016, il fait appel à Zul Kifl Salami pour contribuer à son ambitieux Programme d’Actions du Gouvernement (PAG). Dès novembre 2016, ce dernier est nommé Chargé de mission du Président de la République, devenant l’un des conseillers spéciaux de Talon pour les questions d’investissement et de coopération internationale. À ce poste stratégique, Dr Salami met une nouvelle fois son carnet d’adresses et son savoir-faire au service du Bénin, avec un accent particulier sur le financement des grands projets et le renforcement des liens avec les partenaires du monde arabe.
Sous l’impulsion de Patrice Talon, le Bénin connaît une intensification inédite des financements arabes en sa faveur. Le président Talon lui-même s’implique activement dans cette diplomatie économique. Il devient par exemple le premier chef d’État béninois officiellement invité en Arabie saoudite par le roi Salmane dès 2016, et le premier dirigeant africain reçu par le nouveau président de la Banque islamique de développement peu après sa nomination. Cependant, en coulisses, l’entregent de Zul Kifl Salami et sa parfaite connaissance du monde financier arabe restent un atout inestimable pour concrétiser ces succès.
Durant ces années, Dr Salami joue un rôle de facilitateur discret mais efficace. Il conseille le gouvernement dans la préparation de dossiers solides, intervient auprès des institutions pour appuyer les requêtes béninoises et s’assure que les engagements pris se transforment en réalisations concrètes. Par exemple, il fait partie de la délégation béninoise lors de la 46ème Assemblée annuelle de la BID en 2021, qui aboutit à la signature de deux accords de prêt totalisant 86 milliards de FCFA en faveur de projets prioritaires du PAG (la couverture santé universelle et l’assainissement pluvial à Cotonou). Sa présence aux côtés du ministre de l’Économie lors de cette mission symbolise la confiance que lui accorde le régime Talon pour négocier et verrouiller des financements majeurs.
Le couronnement de cette collaboration fructueuse intervient en 2025, lorsque la BADEA décerne à Zul Kifl Salami le Prix du meilleur leader africain de la coopération arabo-africaine. Cette distinction, reçue lors du 50e anniversaire de la BADEA à Riyad, vient « couronner des décennies de relations soutenues avec le Groupe de coordination arabe » et de contributions de Dr Salami au rapprochement entre bailleurs arabes et pays africains. Modeste, l’intéressé dédie ce trophée d’excellence au président Talon, affirmant que « ce sacre […] trace pour toutes les futures générations la voie à suivre pour un rayonnement grandissant de notre cher pays ». Il souligne que ces résultats n’auraient été possibles « que grâce à la gouvernance et au leadership exemplaire » du chef de l’État, tout en reconnaissant qu’un véritable leader sait s’entourer de collaborateurs de confiance pour impulser le changement. En retour, le gouvernement béninois salue les mérites de cet homme d’expérience dont « la connaissance du monde financier arabe [reste] un véritable atout pour le Bénin et le continent africain tout entier ».
En plus de sa carrière officielle, Zul Kifl Salami s’investit dans le social et la promotion des valeurs d’unité. Il a créé une fondation éponyme, dont la mission est de sensibiliser la communauté à la culture de la paix, de la tolérance et de la solidarité, gages d’un monde meilleur et d’un Bénin prospère. À travers cette fondation, il œuvre auprès des jeunes, des leaders religieux et de la société civile pour encourager le dialogue intercommunautaire et le développement d’un civisme éclairé. Ce volet humaniste de son action complète le portrait d’un homme profondément attaché au progrès global de son pays – non seulement économique, mais aussi social et moral.