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Bénin : un an déjà que le destin de l’activiste et opposante Nadine Okoumassoun a basculé

Il y a exactement un an, le mercredi 07 avril 2021, l’activiste et opposante Nadine Okoumassoun a été arrêtée par la police républicaine en pleine période électorale de la présidentielle de 2021. Et depuis lors, elle séjourne à la prison civile de Porto-Novo pour des faits d’acte de terrorisme.

Plusieurs arrestations ont été opérées à quelques jours du scrutin présidentiel du 11 avril 2021. En plus de l’arrestation de Thibaut Ogou et de plusieurs autres jeunes, la jumelle Nadine Okoumassoun a été également arrêtée et déposée en prison.

La jeune femme a été arrêtée dans le cadre des manifestations pacifiques lancées par l’opposition contre la prorogation de 45 jours du mandat du Président Patrice Talon.

Nadine Okoumassoun déposée en prison

Arrêtée à Fridjrossè le mercredi 7 avril 2021, la jumelle Nadine Okoumassoun a été écoutée par le procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), Mario Mètonou.

Au même titre que l’ancien Directeur général de la Société de gestion des marchés autonomes (Sogema), Joseph Tamégnon, et l’ancien ministre, Alexandre Hountondji, Nadine a été placée sous mandat de dépôt pour des faits d’« actes de terrorisme ».

A la barre, Nadine Okoumassou plaide non coupable

Ouvert le lundi 09 août 2021, le procès de Nadine Okoumassoun, Alexandre Hountondji et Joseph Tamègnon a repris le 25 octobre 2021. Ils sont poursuivis pour terrorisme en période électorale.

Toujours droite dans ses bottes, Nadine Okoumassoun n’a pas fait dans la dentelle pour répondre aux questions du juge. Sereine et visiblement sans état d’âme, l’activiste et opposante a plaidé non coupable. « 5 ans c’est 5 ans » est une campagne qu’elle reconnait avoir mené conformément à l’article 42 de la constitution.

Ledit article mis en exergue par l’activiste stipule que « le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois ».

En ce qui concerne l’organisation des marches illégales, Nadine Okoumassoun estime avoir fait le meilleur choix. « Monsieur le président, je n’ai pas perdu ma crédibilité, je défends ce qui est juste », dit-elle sans langue de bois.

A la barre, Nadine Okoumassoun a précisé qu’elle était avec sa sœur au moment de son arrestation. A l’en croire, à l’arrivée des policiers, sa sœur jumelle, Nadia Okoumassoun a clamé son soutien aux actions du président Patrice Talon.

C’est ainsi, dit-elle, que les éléments de la police république leur ont demandé : « qui est Nadine »? La suite, tout le monde la connait. Nadine Okoumassoun a été arrêtée le mercredi 7 avril 2021 et déposée à la prison civile de Porto-Novo le 8 avril après une brève présentation à la criet.

Deux sœurs jumelles, deux convictions politiques

Nadia et Nadine Okoumassoun sont deux sœurs jumelles ayant des convictions politiques opposées. La première, Nadia, est de la mouvance présidentielle. Elle soutient les actions du pouvoir en place et a milité activement pour la réélection de Patrice Talon.

La seconde, Nadine, est opposante à la gestion du pouvoir en place. Très active sur les réseaux sociaux, elle appelle à la restauration de la démocratie béninoise, dénonce la condamnation des exilés politiques et invite à l’organisation d’une assise nationale aux fins d’une élection présidentielle inclusive.

Avant son arrestation, Nadine participait à la campagne « 5 ans c’est 5 ans » initiée par l’opposition pour désavouer la prorogation du premier mandat du président Patrice Talon.

A noter qu’en plus du report, le ministère public a demandé à la Criet de se déclarer incompétente à connaître du dossier de Nadine Okoumassoun, Joseph Tamègnon et Alexandre Hountondji.

La vie continue pour sa jumelle Nadia , mais…

De l’arrestation à l’emprisonnement en passant par l’audition et sa première comparution le lundi 9 août 2021, l’information a été dévoilée par Nadia Okoumassoun, sœur jumelle de Nadine. Cette dernière ne cache pas sa tristesse face à l’incarcération de sa seconde.

« Mon quotidien n’est plus pareil depuis ton incarcération Nadine !Je suis en liberté mais prisonnière dans le cœur. Sans toi ma sœur jumelle, mon corps le ressent et s’exprime par un amaigrissement », a-t-elle écrit.

Après le report de son procès, elle s’est aussi exprimée via sa page Facebook. Le constat est visible. Nadia est plus que jamais abattue. « Je nous sollicite toujours à une union de prière en sa faveur. Que Dieu me donne la force nécessaire de pouvoir supporter cette douleur d’attendre encore plus en espérant par sa grâce, un dénouement heureux de ce dossier. Le père céleste l’aidera afin qu’elle puisse traverser cette épreuve et s’en sort plus ragaillardir », a-t-elle imploré.

Nadia en tournée de sensibilisation au projet leader de ma classe

Présidente de l’ONG Femme Capable, Nadia Okoumassoun, est en tournée dans les collèges et lycées du Bénin pour son projet ”Leader de ma classe” dont l’objectif est de promouvoir l’engagement à la base des jeunes filles.

Lors de cette tournée, Nadia Okoumassoun a exposé les stratégies de développement personnel axées sur la prise de parole en public, le management des ressources humaines ainsi que de précieux conseils de travail.

Nadine reste en prison, Hountondji, Tamègnon et Cie libérés

Le mercredi 27 octobre 2021, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a levé le mandat de dépôt émis contre l’ancien ministre Alexandre Hountondji et Joseph Tamègnon.

Poursuivis pour terrorisme au départ, ils ont été libérés et mis sous contrôle judiciaire, après requalification des faits. Désormais, ils sont poursuivis pour adhésion à une atteinte en vue de commettre un acte terroriste pour déstabiliser les institutions de la Nation.

Désormais placés sous contrôle judiciaire, ils ne peuvent pas pour le moment sortir du pays. Car, tous les deux mois, ils devront se présenter au juge des libertés et de la détention. Les procédures continuent au niveau du juge d’instruction. Ils seront convoqués et chaque fois ils doivent se présenter.

Joseph Tamègnon et Alexandre Hountondji font partie des initiateurs du mouvement « 5 ans, c’est 5 ans ». Ils sont membres du Groupe National de Contact (GNC), une organisation de l’opposition.

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